Gard : ces jeunes candidats aux municipales en Gardonnenque veulent insuffler un renouveau

jeudi 04 décembre • 16:16
Une fontaine de Jouvence existe-t-elle en Gardonnenque ?

Ils s’appellent Théo Guigue, Thomas Pic ou Florian de Luca, ont entre 23 et 39 printemps. Leur point commun ? Tous sont candidats aux municipales de mars 2026, dans leur village respectif. Interrogés, ces Gardois cultivent la même volonté de redynamiser la politique locale, d’insuffler une vague de renouveau et de repenser la démocratie participative. À l’heure où la ruralité bataille pour davantage de moyens, ne serait-ce que pour se doter d’un(e) secrétaire primordial(e) aux affaires courantes, ces derniers entendent bien se retrousser les manches.

« On ne dirige plus une mairie comme on le faisait avant »

A Sauzet, village d’environ 840 âmes, Théo Gigue avait annoncé sa candidature dans nos colonnes en janvier dernier. A tout juste 23 ans, l’amoureux des traditions, de la bouvine, titulaire d’un master en finance et enseignant à Montpellier, dresse un constat implacable.« On ne dirige plus une mairie comme on le faisait avant. Aujourd’hui, les maires doivent se plier à un tas de démarches administratives, un empilement de normes, de procédures juridiques à respecter pour lancer le moindre projet », énumère-t-il. Ajoutez à cela,« la nécessité d’être dynamique, de se déplacer à de multiples rendez-vous auprès des collectivités partenaires, Nîmes Métropole, Conseil départemental du Gard, Région, etc ». Des rendez-vous cruciaux, permettant notamment de convaincre de l’intérêt général d’un projet et de décrocher des deniers dans le cadre des fameux fonds de concours par exemple… Pour rappel, Joseph Artal, maire de Sauzet est décédé le 13 novembre dernier des suites d’une longue maladie. Sa première adjointe, Sylvie Dumont, a depuis pris la relève. A Sauzet, Théo Guigue est pour l’heure le seul candidat au fauteuil.

« Les jeunes ne sont plus passifs »

Nous voilà à Moulézan. Thomas Pic, 31 ans, est également lancé dans la course aux municipales dans ce charmant écrin d’environ 650 habitants. « J’ai été approché par l’ancien maire Pierre Lucchini il y a six ans pour intégrer sa liste en tant que simple conseiller », rembobine-t-il. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, le maire ayant démissionné avant la fin de son mandat, en raison d’une affaire judiciaire (notre article ici). « Le premier adjoint m’a alors demandé de basculer adjoint », poursuit Thomas, lequel ne pensait pas franchir les étapes aussi rapidement, encore moins songer à un projet de maire… « J’y avais déjà pensé, mais pas pour tout de suite. D’autant plus qu’avec ma compagne nous attendions un second enfant, je travaille en parallèle… J’ai bien discuté avec mon entourage. Puis je me suis dit pourquoi pas, il faut se lancer », s’enthousiasme Thomas Pic. Lequel observe une tendance de fond : « les jeunes ne sont plus passifs, ils veulent faire avancer leur village, s’engagent dans des associations, je vois cela d’un très bon oeil », avant d’appeler à du sang neuf : « on est peut-être arrivé à la fin d’un cycle, la fin des mandats qui s’enchainent ». Celui qui se dit sans étiquette se sent-il prêt à assumer ce rôle de plus en plus lourd, empiétant sur la vie familiale ? « C’est beaucoup de responsabilités, mais je suis très bien entouré, j’ai un soutien inconditionnel de mes proches. Je suis dans la mairie depuis six ans, j’ai beaucoup échangé avec l’ancien maire et l’équipe ». Une réunion publique aura lieu en janvier prochain, la liste de Thomas est pour l’heure la seule candidate à la mairie.

« Je me suis investi dans la vie associative très tôt »

Non loin, bienvenue à Saint-Geniès-de-Malgoirès, commune de plus 3 200 habitants. A 39 ans, Florian de Luca est plus déterminé que jamais. Le candidat sans étiquette en mars prochain s’appuie sur l’héritage familial de cinq générations implantées ici.« Je me suis investi dans la vie associative très tôt. Il y a eu énormément de conflits d’égo dans ce village… Le constat, c’est que les choses n’ont pas avancé pour l’intérêt général », assène-t-il. C’est auprès des jeunes maires gardois que Florian de Luca est allé se rencarder, s’imprégnant de leur méthode et de leur vision, à l’image de Gaël Dupret, édile de Sernhac, ou de Gaëtan Prevoteau, maire de Langlade en Vaunage. S’il est élu, une de ses volontés sera celle de rémunérer la totalité du conseil municipal en guise de symbole, pour ne laisser personne sur le bas-côté et éviter les « tensions » inutiles. C’est également dans la méthode que le jeune candidat dit se démarquer : « Notre campagne est digitale, les tracts en porte-à-porte, cela ne suffit plus. Les outils digitaux sont valorisés avec mon équipe, un site internet a été mis sur pied, des vidéos sont publiées, le rajeunissement se traduit dans cela également ». Le suffrage nous dira si les électeurs s’adonneront à l’élixir de jouvence…

Linda Mansouri/InfOccitanie.