Montpellier : municipales 2026, un premier tour explosif avec 5 candidats au dessus des 10% ?

mercredi 03 décembre • 07:05
Découvrez notre sondage de terrain pour les élections municipales à Montpellier en 2026. Un scénario inédit ?

Trois jours sur le terrain, 597 habitants de Montpellier interrogés en face-à-face : notre sondage indépendant* InfOccitanie dessine un premier tour pour les élections municipales 2026 à Montpellier d’une rare intensité. Les résultats montrent cinq candidats en position de franchir la barre du second tour. Une situation presque jamais vue.

Une enquête menée directement dans les rues de Montpellier

Entre le 28 novembre et le 1er décembre, nos équipes ont sillonné la ville pour interroger des habitants inscrits sur les listes électorales de Montpellier. Les passants ne résidant pas dans la commune ont été écartés afin de garantir un panel représentatif. Cette enquête 100 % terrain, conduite en face-à-face, offre une photographie brute et concrète des intentions de vote, loin des panels habituels.

5 candidats dépassent les 10% : un scénario inédit ?

Un constat sans appel : cinq candidats franchissent la barre des 10 %. Montpellier pourrait donc connaître un premier tour totalement éclaté et un second tour à cinq, une quinquangulaire, rarissime pour une grande ville française. Voici les forces en présence :

  • MichaĂ«l Delafosse (PS) – 27 %
  • Nathalie Oziol (LFI) – 14 %
  • Philippe Saurel (UTILES) – 14 %
  • RĂ©mi Gaillard (Sans Ă©tiquette) – 11 %
  • Isabelle Perrein (MoDem/UDI) – 10 %

Derrière ce quintet très resserré, on retrouve également :

  • Mohed Altrad (SociĂ©tĂ© Civile) – 8 %,
  • Thierry Tsagalos (RN) – 7 %,
  • Jean-Louis RoumĂ©gas (Écologistes) – 5 %,
  • Patricia Miralles (Renaissance) – 2 %,
  • Alenka Doulain (Cause Commune) – 2 %.

Des dynamiques très différentes selon les quartiers

L’analyse montre des contrastes nets entre plusieurs zones de Montpellier, même avec un échantillon de 597 habitants interrogés en face-à-face dans les sept grands secteurs de Montpellier : Centre, Port Marianne, Cévennes, Croix-d’Argent, Prés d’Arènes, Hôpitaux-Facultés et Mosson. Cette couverture équilibrée permet d’obtenir une photographie diversifiée des attentes et des dynamiques locales. Le PS de Michaël Delafosse reste solide dans le centre-ville, notamment autour de l’Écusson et d’Antigone, où l’électorat se montre plus stable et institutionnel. La gauche radicale progresse dans certains secteurs populaires, avec des intentions de vote marquées à Gambetta ou Cévennes.

Les profils centristes ou indépendants, notamment MoDem/UDI ou Altrad, s’expriment davantage dans des quartiers en développement comme Port Marianne ou Richter. Philippe Saurel retrouve une présence notable dans plusieurs quartiers historiques, où son bilan municipal continue de parler à une partie de l’électorat. Le vote sans étiquette porté par Rémi Gaillard attire des électeurs très divers, souvent jeunes, mobiles ou déçus des formations traditionnelles. Ces tendances, relevées dans des zones aux réalités très différentes, contribuent à rendre les projections extrêmement incertaines à ce stade.

Une campagne totalement relancée

Avec cinq candidats entre 10 % et 27 %, rien n’est figé. Le maire sortant ne dispose d’aucun matelas sûr. Les outsiders peuvent espérer la qualification. Et les reports de voix seront décisifs. Après une édition 2020 marquée par les surprises, 2026 pourrait aller encore plus loin : une élection totalement ouverte, où rien n’est écrit. Derrière Michaël Delafosse, en tête avec 27 %, deux candidatures retiennent particulièrement l’attention : celles de Nathalie Oziol et de Philippe Saurel. Avec 14 %, la députée de La France insoumise confirme une dynamique solide. Son discours social, très identifié, trouve un écho marqué sur le terrain, où la gauche radicale progresse de manière visible. Oziol s’impose ainsi comme l’un des pôles principaux de cette élection, capable de concurrencer fortement le maire sortant.

Oziol, Saurel, Gaillard et Perrein Ă  plus de 10%

À niveau égal, Philippe Saurel, lui aussi à 14 %, réapparaît comme une force électorale non négligeable. L’ancien maire retrouve un socle fidèle, où son bilan municipal continue de peser. Cette résilience, souvent sous-estimée, redistribue les cartes : Saurel n’est ni marginalisé, ni hors-jeu, et sa présence dans ce trio de tête constitue l’une des surprises majeures du sondage. Le cas de Rémi Gaillard, crédité de 11 %, mérite une attention particulière, d’autant plus que l’intéressé n’a pas officiellement annoncé sa candidature. Gaillard bénéficie d’une notoriété singulière et d’un rapport au politique qui échappe aux codes traditionnels. En 2020, il avait mené une campagne sans aucun budget, avec un nez de clown comme seul emblème, devenant un symbole atypique de contestation. À l’époque, son entrée en campagne tardive avait déjà créé la surprise.

À 10 %, Isabelle Perrein crée l’autre surprise du sondage. Soutenue par un socle centriste MoDem/UDI, elle s’impose auprès d’électeurs cherchant une alternative modérée. Sa progression dans un contexte aussi éclaté montre que le centre-droit dispose d’un espace réel à Montpellier. Crédité de 8 %, Mohed Altrad se situe en dessous des attentes. L’entrepreneur, arrivé troisième en 2020, ne retrouve pas le niveau d’adhésion d’il y a six ans. La présence d’une offre centriste structurée réduit mécaniquement l’espace disponible pour Altrad, qui se retrouve pris en étau dans un paysage électoral désormais très éclaté.

Difficultés pour les verts, le RN, Doulain et Miralles

Avec 7 %, Thierry Tsagalos, candidat du Rassemblement National, rĂ©alise un score modĂ©rĂ©. Le RN ne parvient pas Ă  transformer sa prĂ©sence nationale en dynamique locale. La campagne s’annonce longue pour les Ă©quipes frontistes, qui devront composer avec un Ă©lectorat montpelliĂ©rain historiquement difficile Ă  conquĂ©rir. Le score de Jean-Louis RoumĂ©gas, crĂ©ditĂ© de 5 %, illustre parfaitement la confusion qui traverse aujourd’hui l’espace Ă©cologiste Ă  Montpellier. L’ancien dĂ©putĂ© subit en effet les consĂ©quences d’une situation interne complexe : après les tensions au sein de la majoritĂ© municipale, une partie des Ă©lus « verts Â» a quittĂ© MichaĂ«l Delafosse, tandis qu’une autre partie est restĂ©e Ă  ses cĂ´tĂ©s. Cette division, particulièrement visible depuis plusieurs mois, brouille totalement la lisibilitĂ© du vote Ă©cologiste local.

Avec 2 %, Alenka Doulain apparaît en net retrait dans ce sondage, malgré une présence forte et continue dans l’hémicycle où elle s’est imposée comme l’opposante numéro 1 à Michaël Delafosse.
Ses efforts ne semblent pas, pour l’instant, se traduire dans les intentions de vote. La concurrence est rude : la gauche radicale s’est structurée autour de Nathalie Oziol, l’écologie est brouillée entre dissidents et soutiens à Delafosse, et le vote citoyen ou protestataire se disperse vers des personnalités comme Rémi Gaillard. Dans un paysage saturé, l’espace politique d’Alenka Doulain apparaît aujourd’hui réduit. Même difficulté pour Patricia Miralles, créditée elle aussi de 2 %. Pourtant très visible médiatiquement, elle peine à transformer cette notoriété nationale en dynamique locale. Le parti présidentiel, déjà en recul au niveau national, trouve difficilement un écho à Montpellier, où l’offre politique est dominée par des forces ancrées ou très identifiées.

Ce sondage confirme une chose : la campagne des élections municipales à Montpellier est totalement ouverte et personne n’a de garantie. À Montpellier, 2026 pourrait basculer dans n’importe quelle direction.

*Enquête non-officielle réalisée dans les rues de Montpellier entre le 28 novembre et le 1er décembre 2025. Résultats indicatifs ne relevant pas de la loi du 19 juillet 1977 encadrant les sondages électoraux.

Rédaction InfOccitanie/InfOccitanie.