Montpellier : mensonges, confusion et argent liquide, un étudiant jugé pour blanchiment

jeudi 08 mai • 13:42
Interpellé avec près de 3 000 euros en espèces et deux téléphones, le jeune homme multiplie les versions avant de se contredire à la barre.

Le 11 février dernier, une opération de contrôle d’identité est menée dans la cité Gély, à Montpellier, un quartier connu pour son implication dans le trafic de stupéfiants. À cette occasion, les forces de l’ordre interpellent un jeune homme tout juste majeur. Il est en possession de deux téléphones portables et de 2 875 euros en espèces. Conduit au commissariat, cet étudiant en économie fournit des explications confuses aux enquêteurs. Il affirme d’abord que l’argent provient de la caisse d’une épicerie appartenant à un ami, qui lui aurait simplement demandé de le compter. Il ajoute ensuite qu’une partie de la somme lui appartiendrait personnellement. Face à ces déclarations floues, les forces de l’ordre poursuivent leurs investigations. Cependant, le jeune homme refuse catégoriquement de leur donner le code de déverrouillage de l’un de ses téléphones. Informé qu’il s’agit d’un délit, il persiste. Maintenu dans sa position, il est alors mis en cause pour blanchiment ainsi que pour refus de transmettre aux autorités le code de son téléphone.

À la barre du tribunal correctionnel de Montpellier ce mercredi 7 mai, il revient sur ses dires. L’argent retrouvé sur lui lors du contrôle d’identité ne correspondrait pas du tout à la caisse de l’épicerie de son ami. Cet ami épicier n’existerait même pas … Finalement, il s’agirait de son argent ainsi que celui de sa mère. « C’est totalement faux ce que j’ai dit en garde à vue », se confie-t-il à la barre.

Des réponses incohérentes et un discours flou

Afin de mieux comprendre la situation, la présidente, Madame Alix Fredon le questionne. « Pourquoi avez-vous menti aux forces de l’ordre Monsieur ? ». Selon ses dires, il aurait paniqué. Quant au refus de communication du code de son second téléphone, « j’ai juste voulu garder le code c’est tout. Je n’ai rien à cacher », balbutie-t-il. Concernant les 2875 euros, il explique que la somme était destinée à l’achat d’une moto.

Interrogé par Monsieur le Procureur de la République Jean-Christophe Tixier, l’étudiant en économie affirme qu’il n’a pas le permis moto. « Alors pourquoi vouloir acheter une moto Monsieur ? ». « Je parlais d’un scooter, je me suis trompé », bredouille-t-il.

Le verdict est tombé. En vue des éléments démontrant une volonté de dissimuler l’origine de l’argent, le jeune homme est coupable de blanchiment et du refus de communication du code de téléphone. En vue de son casier judiciaire vierge, il est condamné à une peine de 4 mois d’emprisonnement assortis du sursis simple. Les 2875 euros restent confisqués.

Camille Casanova/InfOccitanie.