Gard : procès d’assises pour double meurtre, au coeur de la personnalité de l’accusé

mardi 01 juillet • 11:03
Le procès de Mohammed O. se poursuit devant la Cour d'Assises du Gard. Accusé du double meurtre de sa compagne et de sa belle-soeur, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Ce lundi 30 juin, s’est déroulée la première journée du procès de Mohammed O., accusé du double meurtre de sa compagne et de sa belle-soeur. Après s’être replongé dans le récit des accusations (notre article ici), la Cour d’Assises du Gard a étudié la personnalité de l’accusé. En effet, une psychologue et un expert psychiatre ont longuement témoigné et évoqué le profil de Mohammed O.

Famille et jeunesse sous tension

Issu d’une fratrie de quatre enfants, l’accusé a confié aux experts avoir été témoin de violences intrafamiliales au sein de son foyer. De manière épisodique, son père se montrait violent envers sa mère ainsi qu’envers les enfants. À 14 ans, il a perdu son père, décédé d’une crise d’épilepsie. Par la suite, il affirme avoir dû assumer le rôle d’aîné au sein de la fratrie, ce qui l’a contraint à mettre un terme à sa scolarité. Depuis ce décès, la famille a sombré dans une grande précarité, ayant même connu une période sans domicile fixe. Arrivé en France en 2017, l’accusé se trouvait en situation irrégulière et était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) au moment des faits.

Difficultés conjugales au coeur du procès

Du côté de sa vie sentimentale, l’accusé a été marié à quatre reprises. Ses deux premiers mariages, célébrés au Maroc, ont d’ailleurs pris fin en raison des difficultés rencontrées pour avoir un enfant. L’une de ses anciennes épouses a justement témoigné dans le cadre du procès. Ayant toujours eu des doutes sur ses intentions, elle a souhaité mettre un terme à leur relation. Mohammed O. s’étant montré très insistant, il a finalement accepté la séparation.

En 2020, il s’est marié avec Halima Z., l’une des deux victimes. De leur union, est née une petite fille en 2022. Il se serait déjà montré violent vis-à-vis de Halima Z. Pourtant, selon les dires de la psychologue, il tend à minimiser et banaliser ces scènes de violences. Le jour des faits, le 5 mai 2023, l’élément déclencheur de cette montée de colère et de rage aurait été un message reçue par sa femme, l’informant qu’il ne verrait plus sa fille.

En détention provisoire au centre pénitentiaire d’Avignon-le-Pontet

Après s’être rendu au commissariat d’Alès le jour des faits, Mohammed O. a été placé en détention provisoire le 7 mai 2023 au centre pénitentiaire d’Avignon-le-Pontet. Il occupe ses journées entre le travail, l’école et le sport. Cependant, il ne reçoit aucune visite : « je n’ai pas de famille », a-t-il déclaré.

Le procès se poursuit ce mardi 1e juillet à la Cour d’Assises du Gard, notamment avec les auditions de différentes parties civiles ainsi que l’interrogatoire de l’accusé.

Camille Casanova/InfOccitanie.