En l’absence de majorité au Palais Bourbon, Michel Barnier pourrait recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter ce texte sans passer par un vote des députés.
Le gouvernement de Michel Barnier aborde une semaine décisive. Ce lundi 2 décembre, l’Assemblée nationale se prononce sur le très attendu budget de la Sécurité sociale. En l’absence de majorité au Palais Bourbon, Michel Barnier pourrait recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter ce texte sans passer par un vote des députés.
Le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale (PLFSS), fruit d’un compromis entre sénateurs et députés, sera débattu dès 15 heures. La tension est déjà palpable. La gauche et le Rassemblement national, farouchement opposés au texte, envisagent de déposer une motion de censure si le gouvernement engage le 49.3.
Les récents échanges houleux entre l’exécutif et le Rassemblement national laissent planer l’ombre d’un scénario compliqué pour le Premier ministre. Dans les couloirs du pouvoir, des noms circulent déjà pour une éventuelle succession à Matignon. Bruno Retailleau, Sébastien Lecornu, Xavier Bertrand ou encore Bernard Cazeneuve, figure socialiste, figurent parmi les potentiels candidats.
Le gouvernement joue gros. Une adoption forcée du PLFSS risque de fragiliser encore davantage une équipe déjà sous pression. Si la motion de censure obtient le soutien de l’Assemblée, ce qui semble le cas après les discussions de ce week-end, le RN votera la motion du NFP, Michel Barnier pourrait être contraint de quitter son poste, ouvrant la voie à une nouvelle crise politique.
L’après-midi de ce lundi s’annonce donc cruciale pour l’exécutif. Tous les regards sont tournés vers l’hémicycle, où se jouera l’avenir immédiat du gouvernement et peut-être du Premier ministre lui-même.