InfOccitanie : Pourriez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Ilhem Goulli : Je suis formatrice pour adultes, engagée pour la justice sociale, la laïcité, le sport et les droits des femmes. Formée comme agente FIFA football, j’accompagne de jeunes talents dans leur parcours, en lien avec l’éducation et l’insertion. Par ailleurs, je suis conférencière vacataire. Mon parcours mêle vie associative, actions de terrain et responsabilités politiques. Distinguée par l’Assemblée nationale et le Sénat pour mes services rendus à la population, ainsi que mes travaux rendus sur la laïcité et les discriminations, je suis également fondatrice du comité CLICS34 pour la laïcité depuis plus de dix ans.
InfOccitanie : Quelles seront vos missions dans le cadre de ce comité Hérault ?
Ilhem Goulli : Mon rôle, c’est de faire vivre le comité « La France humaniste », dans l’Hérault, de rassembler toutes les bonnes volontés autour d’un projet politique, éthique et républicain. Nous irons à la rencontre des citoyens, pour relayer les valeurs du mouvement, et bâtir une force d’action collective à l’échelle locale. Mon rôle est aussi de créer des ponts entre les préoccupations du terrain et le projet national porté par Dominique de Villepin.
InfOccitanie : Comment êtes-vous tombée dans cette aventure ?
Ilhem Goulli : Il ne s’agit pas d’une “chute”, mais d’un choix. Celui de rejoindre une démarche politique sincère, intellectuellement solide, et libre des calculs partisans habituels. Ça faisait des mois que je cherchais à entrer en contact avec Dominique De Villepin. Au vu du climat du pays, je ne veux pas que mon pays, la France, soit cantonné à deux extrêmes, de la gauche, ou de l’extrême droite. J’étais même prête à quitter le pays pour Lisbonne, tellement je percevais des injustices autour de moi. Mais la fuite n’est pas la solution. L’Université de Toulouse m’a contactée pour une conférence, j’ai accepté et il s’avère que cela tombait également sur celle de Dominique De Villepin. J’ai été convaincue de ses prises de position récentes : sa défense de la dignité humaine, son appel à un renouveau démocratique, son refus du cynisme politique et son courage, car il vient de loin ! Cela a fait écho à mes propres convictions. Alors, naturellement, j’ai décidé de prendre part à cette aventure en prenant contact directement avec lui et un membre du cabinet pour m’intégrer dans les groupes de travail et donner de mon temps.
InfOccitanie : Est-ce un mouvement, un parti politique ?
Ilhem Goulli : C’est d’abord un mouvement, une force en marche qui répond à un vide politique ! Nous voulons reconstruire le lien entre les Français et l’action politique. Ce mouvement deviendra un parti politique au moment opportun. Ce qui compte aujourd’hui, c’est de retisser le lien avec la société civile. Ce n’est pas un appareil, c’est un projet d’âme pour la République. Les gens qui me connaissent savent le poids de ces mots et quelle importance je leur accorde.
InfOccitanie : Fonctionne-t-il sur un système d’adhésions en ligne ?
Ilhem Goulli : Oui, l’adhésion est possible en ligne, de manière simple et transparente. Mais au-delà d’un simple clic, nous voulons créer une dynamique de terrain. L’adhésion, c’est une première pierre. L’engagement, lui, commence dès qu’on agit. Notre ville de Montpellier manque de cohésion sociale et cet affaiblissement est dû à la non réparation des injustices. D’ailleurs je me rends compte que beaucoup d’associations ont jeté l’éponge.
InfOccitanie : Combien de comités existent-ils en France ?
Ilhem Goulli : Aujourd’hui, en moins d’un mois, une quarantaine de comités s’est structurée sur tout le territoire. Le mouvement est jeune, il grandit vite, porté par une envie partagée de réinvention démocratique. Le nôtre, à Montpellier, est l’un des premiers du Sud, et nous en sommes fiers !
InfOccitanie : Dans l’Hérault, comment s’organise le comité en termes de militantisme. Prévoyez-vous de trouver un local ?
Ilhem Goulli : Nous nous organisons de façon agile, la prochaine réunion sera le 8 juillet, à 19h30 au Dôme à Montpellier. Il y aura des groupes de travail, et des actions sur le terrain. Le local n’est pas une fin en soi, mais nous envisageons effectivement de créer un lieu de rencontres et d’échanges. Nous allons organiser des cafés citoyens, des rencontres-débats, des forums, des actions de solidarité, des ateliers de réflexion sur les politiques publiques… Nous voulons aussi aller dans les quartiers, dans les villages, là où l’on n’écoute plus, là où l’on ne croit plus.
InfOccitanie : Comment situez-vous Dominique de Villepin sur l’échiquier politique ?
Ilhem Goulli : Dominique de Villepin est un homme d’État républicain, libre et profondément humaniste, dont les prises de position ont toujours été marquées par un courage rare. Son discours historique à l’ONU contre la guerre en Irak reste gravé dans les mémoires. Aujourd’hui, encore, il incarne une voix de
paix qu’il faut porter haut, notamment face à l’embrasement du Moyen-Orient, dans un moment où la France, hélas, peine à jouer le rôle géopolitique qui devrait être le sien. Il est hors des clivages partisans. Il ne s’inscrit ni dans un retour en arrière, ni dans une illusion populiste.
InfOccitanie : Est-ce un parti en vue d’une candidature à la présidence de 2027 ?
Ilhem Goulli : Le mouvement s’inscrit dans une dynamique de reconstruction politique. S’il doit porter une candidature en 2027, ce sera parce qu’elle sera juste, utile, et soutenue. Mais ce n’est pas l’obsession d’une élection qui nous anime : c’est le besoin d’un projet de société fort, crédible et rassembleur.
InfOccitanie : Quels sont les chevaux de bataille Dominique de Villepin ?
Ilhem Goulli : Il défend une vision équilibrée et humaine de notre société. Pour l’écologie : il souhaite inscrire dans la Constitution l’objectif 0 carbone d’ici 2050. Il souhaite l’abrogation de la réforme actuelle de la retraite, la retraite à point pourrait être une solution selon lui (en tout cas, il faut prendre en compte la population et la pénibilité). La justice sociale est l’un des deux pieds sur lesquels il souhaite s’affirmer, avec le renforcement de l’ordre républicain. Parmi ses propositions : une réforme fiscale plus juste, qui combat l’évasion et allège la pression sur les classes moyennes ; des investissements massifs dans l’école et la culture, car l’éducation est la mère de toutes les batailles ; un service civique renforcé, pour retisser le lien républicain et une refonte démocratique, avec une VIe République donnant plus de place aux
citoyens.
InfOccitanie : Dans l’Hérault, quelle stratégie pour rassembler un large socle de militants (écologistes, démocrates, socialistes, républicains, Insoumis…) ?
Ilhem Goulli : Notre stratégie, c’est l’écoute active, la main tendue, le respect des différences, et la recherche d’un socle commun. L’Occitanie est une région gauche / PS, voire extrême gauche, au vue des dernières élections législatives 2024, qu’en est il aujourd’hui ? Ce que nous proposons, c’est un lieu politique de rencontres, pas d’oppositions. Nous croyons qu’il est possible de rassembler des humanistes, des écologistes sincères, des républicains sociaux, des démocrates exigeants, autour d’un projet centré sur la dignité, la liberté et la fraternité. Je compte travailler sur la voie du centre qui rassemble aussi bien des personnes de droite, de gauche et cette grosse majorité silencieuse à laquelle j’apporterai un soin afin que les prochaines élections ne se soldent pas par des absentions. Et dans l’Hérault, nous sommes bien décidés à le prouver