La coupe est pleine. Depuis plusieurs mois, les parents d’élèves de grande section de l’école André Quet au Grau-du-Roi (Gard), disent alerter la mairie sur la situation « alarmante » dans laquelle se trouvent les enfants, à la suite de la fusion des écoles maternelle et élémentaire. Dans un communiqué réceptionné à la rédaction le 30 octobre dernier, plusieurs dysfonctionnements sont mis en lumière.
« Des classes trop petites, installées dans des locaux inadaptés à des enfants de maternelle »
Les points nourrissant la colère des parents sont multiples : « Des classes trop petites, installées dans des locaux inadaptés à des enfants de maternelle ; Une cour de récréation inappropriée (…) ; L’absence totale de brise-vue pour protéger les enfants du regard des grands du primaire et de la rue (…) ; Une garderie et un temps méridien déportés à près de 10 minutes à pied, car les locaux de l’école ne sont pas conformes pour accueillir les enfants sur place ».
Des « promesses non tenues » depuis la rentrée
Les parents d’élèves déplorent par ailleurs que « la mairie refuse toujours de mettre à disposition un agent de la police municipale pour superviser ces transferts quotidiens, pourtant essentiels à la sécurité des plus jeunes ». Les mêmes de fustiger des « promesses non tenues » : « monsieur le maire avait assuré que les nouveaux locaux et la cour adaptée seraient prêts pour la rentrée suivant les vacances de la Toussaint 2025. Aujourd’hui, non seulement les travaux ne sont pas terminés, mais le mobilier lui-même n’est toujours pas livré ».
Un corps enseignant « à bout », des enfants dans une « situation anxiogène »
Les parents, qui font le constat d’un corps enseignant « à bout » et d’enfants subissant une situation « anxiogène », exigent « une date officielle d’entrée dans les nouveaux locaux », également « la mise en place immédiate d’aménagements provisoires décents et sécurisés » ; « l’installation de brise-vue et de jeux extérieurs adaptés pour les enfants », et enfin, « une communication claire, honnête et régulière envers les familles et les enseignants ».
« 3,3 millions d’euros que la commune investit en 2025 »
Contacté, le maire du Grau du Roi, Robert Crauste, tient à contextualiser : « la réhabilitation de l’aile C de l’école André Quet, destinée à l’accueil de deux classes de grandes sections de maternelle (…) s’inscrit dans un plan global de notre politique publique en faveur de la petite enfance, des jeunes familles et de la réussite éducative. Ce sont 3,3 millions d’euros que la commune investit en 2025 ».
Un plan qui comprend selon le maire, d’une part, la réhabilitation de l’ancienne école maternelle Éric Tabarly, transformée en pôle de la petite enfance « avec 65 berceaux auquel s’ajoute un relais petite enfance (RPE) ». A ce sujet, l’édile commente : « Ceci permettra d’accueillir les bébés et les tout-petits dans une structure qualifiée de remarquable par la CAF et la PMI et d’accompagner le réseau territorial des assistantes maternelles ainsi que les parents », précisant que les deux structures actuelles la crèche Les Pequelets et « la halte-garderie, Les Mousaillons » sont « obsolescentes et vouées à la fermeture ».
Le plan mentionné plus haut comprend également la réhabilitation de l’école maternelle Eugénie Deleuze, destinée à l’accueil des petites sections et des moyennes sections de maternelle. Robert Crauste argumente : « À cet effet, les bâtiments ont été, pour la rentrée de septembre, rénovés également ainsi que la cour avec de nouveaux jeux, des traçages au sol pour faire du vélo, une voile d’ombrage et une clôture occultante. Pour les classes, les peintures ont été refaites et des huisseries ont été changés ».
« La cour de récréation est totalement réaménagée »
Concernant l’aile C de l’école André Quet, il s’agit d’une rénovation « complète » des deux classes avec un « vaste atelier et une salle de psychomotricité ». Le maire d’ajouter : « La cour de récréation est totalement réaménagée avec un nouveau préau muni de brumisateurs, de nouveaux jeux et de vaste espaces végétalisés et imperméables ». A ce sujet, Robert Crauste précise : « Ce programme a donné lieu à de nombreuses réunions d’information, d’échanges et de rapports d’étape avec toutes les parties prenantes : l’inspection d’académie, la CAF, la PMI, les directions, les enseignants, les agents de la collectivité et les parents d’élèves. J’ai été, moi-même, présent à la plupart de ces réunions (…) »
« J’ai personnellement présenté mes excuses »
Sur le retard d’ouverture, le président de Terre de Camargue explique : « Je comprends que des parents des élèves des grandes sections de maternelle expriment leurs inquiétudes et leur mécontentement. En effet, j’avais pris l’engagement qu’à la rentrée des vacances de Toussaint, les élèves rentreraient dans leurs classes définitives ‘flambant neuves’ tant entendues. Ceci mettant fin à une situation provisoire mais tout à fait compatible, bien évidemment, avec l’accueil de ces classes. J’ai personnellement présenté mes excuses pour ce contre-temps auprès des parents réunis avant les vacances. Le déroulement du chantier s’est fait conformément au calendrier établi ».
Mobilier : « Nous l’avons souhaité neuf, le plus ergonomique et qualitatif possible »
L’aléa qui survient est, selon l’édile, relatif à la livraison du mobilier. « Nous l’avons souhaité neuf et le plus ergonomique et qualitatif possible. Les différentes contraintes, malgré la mobilisation des élus et des services communaux, n’ont pas permis de recevoir ce mobilier en temps et en heure. J’ai alors préféré différer le déménagement en attendant la réception du mobilier neuf afin que les conditions soient parfaites », indique Robert Crauste.
« J’ai décidé de faire cesser ces déplacements quotidiens dès mardi 4 novembre »
Le même poursuit : « Afin d’éviter le transfert de ces enfants notamment pendant le temps méridien, ce qui été imposé jusqu’alors, j’ai décidé, après consultation auprès des organismes habilités, de faire cesser ces déplacements quotidiens dès mardi 4 novembre. Les conditions d’accueil le permettent. Je regrette bien sûr que, malgré tous les efforts consentis, l’objectif temporel n’est pas été atteint mais les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de qualité d’accueil des élèves et en termes de politique publique au bénéfice de la petite enfance et de l’enfance le seront et c’est bien l’essentiel même s’il y a un peu de retard ». Robert Crauste de rassurer : « Les parents savent que ma porte est toujours ouverte pour le dialogue ».