Marine vit actuellement dans un appartement étudiant à Nîmes. L’adolescente est suivie par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) depuis qu’elle a huit ans. « Je me suis retrouvée à m’occuper de ma propre mère alors que ça aurait dû être l’inverse. J’ai coupé les ponts avec mon père à 13 ans. Il est en prison aujourd’hui, donc la communication est compliquée », témoigne l’étudiante avec beaucoup de courage. Ballottée entre plusieurs familles d’accueil avec l’instabilité que cela engendre, à fortiori durant l’adolescence, Marine dit avoir enfin « trouvé sa place » dans sa famille actuelle.
« Mon éducatrice du Département du Gard m’a beaucoup aidée à bien communiquer avec mes parents, à garder le lien, à vivre ce moment difficile », elle rend hommage. Aussi, le Conseil départemental du Gard a permis à Marine de signer un contrat jeune majeur à 18 ans. La collectivité finance également son Bafa dédié à l’animation des jeunes, son permis de conduire, et lui octroie une aide financière tous les mois pour se vêtir par exemple. « Aujourd’hui, je suis en licence de psychologie à la faculté de Nîmes, je suis heureuse, j’ai mon groupe de copines, un copain… », se réjouit Marine. A l’avenir, elle songe à devenir psychologue pour enfants.
Près de 4000 jeunes confiés au Conseil départemental du Gard
Marine est un fragment de parcours, parmi les près de 4000 jeunes confiés au Conseil départemental du Gard (chiffre en augmentation), pris en charge par l’ASE dans le cadre de mesures administratives et judiciaires. Maryse GIANNACCINI, vice-présidente du Conseil départemental du Gard, déléguée à la Protection de l’enfance et à la Petite enfance, ne cache pas émotion : « C’est avec une immense fierté que j’ouvre cette Semaine des droits de l’enfance. Plus qu’un événement, c’est un engagement collectif pour rappeler que chaque enfant a droit à la protection, au respect et à l’écoute ».
« Un engagement collectif »
Lors de la conférence de presse de présentation de la Semaine gardoise des droits de l’enfant 2025, mercredi 5 novembre 2025, au Pont du Gard, la jeunesse s’est montrée curieuse. Les questions ont fusé de la part des élus du Conseil départemental des Jeunes (CDJ) : « pourquoi un droit de l’enfant a-t-il été crée, en plus des droits humains » ; « les pays ne respectant pas le droit de l’enfant peuvent-ils être sanctionnés »; « quel est le droit de l’enfant le plus important ? ».
Bénédicte QUIMPERT, présidente de l’association de Défense des enfants international (DEI) – Gard, use de la métaphore : « L’enfance, ce sont des petits moments qui font les grands souvenirs. Pour permettre à chacun de s’élever, nous devons prendre soin de chaque graine, la nourrir, l’arroser ». Et en la matière, il y a encore du « travail ». David ROHI, chef du pôle régional Occitanie du Défenseur des droits le reconnait : « Il s’agit d’une mission ambitieuse confiée au Département », rappelant que le Défenseur des droits peut être saisi gratuitement par toutes personnes « dont les droits sont bafoués ».
« Le respect des enfants et de leurs droits est fondamental. C’est en les accompagnant au mieux aujourd’hui dans leurs apprentissages et leurs libertés fondamentales, qu’ils seront à même de construire une société plus solidaire et inclusive demain », estime de son côté Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Conseil départemental du Gard.
« L’aide sociale à l’enfance souffre trop souvent de clichés et d’une image négative »
Françoise Laurent-Perrigot de lister : « Favoriser les meilleures conditions d’accueil en modernisant les collèges, en garantissant une alimentation saine et équilibrée, en proposant de bonnes conditions de travail aux agents qui les accompagnent et en donnant la parole aux jeunes, au travers du Conseil départemental des jeunes (CDJ)… Compétence essentielle du Conseil départemental, la Protection de l’enfance via l’Aide sociale à l’enfance souffre trop souvent de clichés et d’une image négative ».
La semaine aura lieu 19 au 28 novembre 2025
Cette Semaine gardoise des droits de l’enfant 2025 est portée par l’association DEI- Gard, qui anime un collectif de près de 30 associations, engagées dans la lutte pour les droits des enfants. C’est pour rappeler l’importance de leurs droits, sensibiliser les parents et les enfants à ces droits que le Conseil départemental, chef de file de l’action sociale, accompagne l’association DEI-Gard dans l’organisation de cet évènement qui se déroulera du 19 au 28 novembre 2025, dans une dizaine de villes qui maillent département.
Les manifestations proposées tout au long de cette Semaine gardoise illustreront les actions menées par les associations et les professionnels. Un programme riche a été élaboré avec un temps fort, le Forum des enfants construit autour d’animations, d’ateliers ludiques et éducatifs pour les enfants et leurs parents, organisé en avant-première, s’est tenu mercredi 5 novembre dernier au Pont du Gard.
« Jeunes en lumière » réservé aux professionnels de la Protection de l’enfance
Cette programmation est également enrichie du dispositif « Jeunes en lumière » réservé aux professionnels de la Protection de l’enfance. Organisé par le Conseil départemental, il donne la parole aux enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) pour leur permettre de témoigner de leur parcours auprès de leurs pairs, de magistrats et de représentants de l’Etat, mercredi 19 novembre prochain, de 14 à 17h à Vergèze espace (fermé au public, ouvert à la presse), 169 rue du Charron, à Vergèze.
A partir des 20 et 21 novembre deux expositions, « Des droits de l’homme aux droits de l’enfant » et « Regards de filles », relatives aux Droits de l’enfant seront ouvertes au public au sein de l’Hôtel du Conseil départemental et de l’Espace Diderot. Découvrez toutes les manifestations de cette Semaine gardoise.