Le 28 août 2025, un jeune homme de 20 ans se présentait devant les services de police afin de déposer plainte pour des violences qu’il disait avoir subies de la part de plusieurs agents de sécurité de l’établissement de nuit L’Amnesia, situé à Agde (Hérault), dans la nuit du 24 au 25 août 2025. Il expliquait avoir passé la soirée au sein de l’établissement, avant de rejoindre un de ses amis qui avait été sorti par le service de sécurité en raison de son comportement inapproprié. Il indiquait que, alors qu’il se trouvait devant L’Amnesia, un groupe d’agents de sécurité s’étaient brusquement rapproché d’eux, rapporte Arnaud Faugère, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Béziers.
Les fais remontent au 28 août 2025
Un premier agent se servait de sa gazeuse lacrymogène pour les asperger tandis qu’un deuxième donnait un violent coup de poing à son ami ; le plaignant recevait, quant à lui, un coup de poing de la part d’un troisième agent de sécurité, avant d’être propulsé au sol par une balayette et molesté. Les agents récupéraient le téléphone utilisé par l’un des jeunes, soutenant qu’il avait servi à ces derniers quelques instants auparavant afin de les filmer sans leur autorisation, et tentaient d’effacer la vidéo correspondante, détaille le procureur de la République.
Le plaignant souffrait d’une plaie ouverte à l’arcade gauche et devait être pris en charge et opéré en suivant en raison d’une fracture-luxation de la cheville, qui imposait une stabilisation par la fixation de vis. Il présentait une incapacité de travail de 45 jours. Son ami souffrait, quant à lui, d’une incapacité de travail d’un jour.
Non titulaires de la formation les y autorisant
L’enquête menée sous l’autorité du parquet de Béziers par le commissariat d’Adgde permettait d’identifier six agents de sécurité impliqués dans les faits, grâce notamment à l’exploitation de la vidéosurveillance située devant l’établissement. Cinq d’entre eux exerçaient au sein de l’établissement des activités de sécurité alors pourtant qu’ils n’y étaient pas habilités puisque non titulaires de la formation les y autorisant, poursuit le procureur.
« kalasher » et « faire un Bataclan »
Placés en garde-à-vue le 5 septembre 2025, certains contestaient les faits tandis que d’autres reconnaissaient avoir commis des violences, mais les justifiaient par les insultes et les menaces qu’ils disaient avoir subies de la part des deux plaignants, qui, selon eux, menaçaient de les « kalasher » et de « faire un Bataclan », référence aux attentats terroristes survenus à Paris en novembre 2015. Les agents de sécurité confirmaient avoir récupéré le téléphone d’une des deux victimes, mais soutenaient que celui-ci leur avait été remis volontairement, et expliquaient avoir voulu ainsi effacer la vidéo prise par ces derniers sans leur consentement avant que celle-ci ne puisse être diffusée sur les réseaux sociaux.
Audience le 13 novembre 2025
Déférés en comparution immédiate le 2 octobre 2025, ils étaient placés sous contrôle judiciaire dans la perspective de l’audience de jugement, qui intervenait le 13 novembre 2025. Au cours de celle-ci, ils restaient sur leurs positions, certains s’estimant étrangers aux faits et d’autres justifiant leur comportement par la menace qu’ils disaient avoir ressentie de la part des deux plaignants qu’ils présentaient comme susceptibles d’être dangereux, voire comme capables de commettre des violences graves ou un attentat.
Délibéré rendu le 4 décembre 2025
A l’issue de son délibéré rendu le 4 décembre 2025, le tribunal correctionnel de Béziers relaxait un des six agents, et, après avoir relaxé partiellement certains des prévenus sur quelques chefs de prévention, condamnait trois d’entreeux pour les violences commises sur la première ou sur la deuxième victimeà des peines allant de 6 mois d’emprisonnement ferme à 18 mois d’emprisonnement dont 6 avec sursis (12 mois ferme), en plus d’une amende évoluant de 500 à 1000 euros et d’une interdiction d’exercer toute activité en lien avec la sécurité pendant 5 ans, ainsi qu’une peine d’inéligibilité. Le cinquième prévenu était condamné à 3 mois d’emprisonnement avec sursis pour le vol du téléphone de la victime, et le dernier à la peine de 500 euros d’amende pour avoir tenté de supprimer les données qui étaient contenues dans le téléphone.