Un éditorial publié dans les colonnes du média Objectif Gard, jeudi 11 décembre, a provoqué l’ire d’un aide-soignant aux urgences d’Alès (Gard). « Quelques lignes, comme un instantané pris sur le vif. Elles n’ont pas valeur de vérité, mais certains s’y reconnaîtront peut-être », ainsi débute cet article, dépeignant notamment l’attente de certains patients. « Tout ce petit monde attend un médecin. Impatiemment. Nerveusement. La dernière ‘chanceuse’ a été appelée il y a plus d’une heure. Depuis : plus rien », poursuit cet éditorial. Toujours selon ce dernier, la mère d’un garçon blessé s’agace et prévient qu’elle va « gueuler parce qu’il n’y a que comme ça que ça marche ».
« On est tous en colère »
« On est tous en colère », fulmine cet aide-soignant, secrétaire de section syndicale CFDT, qui écrit à notre rédaction. « Les agressions verbales et physiques sont déjà fréquentes dans les services d’urgences. Ce genre d’article peut renforcer un climat de défiance envers les soignants, alerte-t-il. En mars dernier, une personne a fait irruption ici avec une hache, un collègue a été gazé avec une bombe lacrymogène. Cet article laisse à voir une image erronée de notre organisation et de notre travail quotidien. »
« Une personne a fait irruption avec une hache »
L’aide-soignant rappelle le concept de « priorisation » médicale : « Les arrivants sont d’abord pris en charge par l’infirmier d’accueil et d’orientation diplômé et expérimenté, qui recueille les premières informations et évalue la situation. Nous avons des cas d’hémorragie, de douleur thoracique, d’AVC… Un plomb dans le pied ne constitue pas une urgence vitale, un plomb dans le thorax aurait été évidemment pris en charge immédiatement ».
« La qualité des soins est bien présente sur notre site »
Le personnel soignant prend un peu de hauteur : « La tension qui existe pèse sur tout le système hospitalier en France. La direction à Alès fait de son mieux pour attirer des médecins, plusieurs recrutements sont en cours. Le personnel soignant fait de son mieux pour la meilleure prise en charge ». Le même de clarifier : « Il est souvent dit que certains patients préfèrent se rendre à Nîmes pour une ‘meilleure’ prise en charge, alors même que des médecins de Nîmes travaillent déjà chez nous à mi-temps. Cela démontre que la qualité des soins est bien présente sur notre site, mais trop souvent méconnue ou dévalorisée ».