Montpellier : Thierry Tsagalos, futur candidat RN aux municipales ?

mardi 16 septembre • 14:14
Thierry Tsagalos annonce vouloir "dégauchiser" Montpellier. Entretien.

InfOccitanie : Pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous vous présenter ?

Thierry Tsagalos : Je suis entraineur privé dans le sport, j’habite à Montpellier depuis 1995. Je me suis toujours intéressé à la politique depuis petit, je me souviens des débats incroyables entre Tapie et Le Pen, j’ai longuement regardé les vidéos de Georges Marchais, j’ai trouvé Georges Frêche passionnant. J’aime la politique proche de la population, loin des mondanités. J’ai adhéré à l’UMP (Union pour un mouvement populaire, ndlr) pendant plus de dix ans comme militant. Je suis rentré en 2014 à l’UDI (Union des démocrates et indépendants, ndlr) en tant que vice-président. Je précise qu’à l’époque, l’UDI n’était pas du tout centriste comme aujourd’hui, mais combattait le wokisme. Nous avions même des réunions contre la théorie du genre à la Paillade.

InfOccitanie : Vous basculez de l’UDI au RN en 2020, par quel concours de circonstances ?

Thierry Tsagalos : Déjà à l’époque, la sécurité à Montpellier était très préoccupante, nous sortions du mandat d’Hélène Mandroux. J’avais organisé une conférence de presse pour une maman dont le fils avait été poignardé par un mineur isolé albanais. La droite, le centre et la gauche ne s’en étaient pas préoccupés. Ce silence m’a notamment conduit à rejoindre le RN que je trouvais courageux. Je n’y ai jamais vu de racisme, contrairement au PS qui considère les Maghrébins comme des ‘Arabes de service’ ou à des fins électorales.

InfOccitanie : Le PS instrumentaliserait les personnes issues de l’immigration maghrébine à Montpellier selon vous ?

Thierry Tsagalos : Sur la Métropole, dès que des minorités issues du continent africain réussissent économiquement, la Gauche n’apprécie pas du tout qu’elles votent différemment. En attendant, la Gauche a complètement délaissé la Paillade, a parfois des comportements méprisants contre des commerçants maghrébins. Au passage, je ne vois pas tant de représentativité au sein de la municipalité de Montpellier… Le carnaval antillais a été annulé alors qu’il aurait pu être encadré correctement dans la 7ème ville de France. La municipalité face à un clientélisme à l’approche des élections alors que par le passé il y a eu du mépris pour certaines populations.

InfOccitanie : Vous abordiez les multiples inaugurations, elles permettent également de rendre compte de l’avancement des projets…

Thierry Tsagalos : Bien sûr, mais pas au moindre réverbère ou trottoir ! On inaugure tout et n’importe quoi à Montpellier, cela occasionne à chaque fois des dépenses protocolaires, alors même que la Ville est endettée. J’avais fait un calcul, la dette s’approcherait des 12 000 euros par électeur de la ville. Entre la Ville et la Métropole on parle d’une dette qui serait de presque 2 milliards d’euros !

InfOccitanie : Vous dénoncez la pertinence de quelques aménagements à Montpellier, lesquels ?

Thierry Tsagalos : Il y a des travaux complètement inutiles, raser deux fontaines, dont celle de la place des Martyrs de la Résistance qui était tout à fait satisfaisante, est injustifié. Les nombreux travaux ont mis certains commerçants en faillite. Dans une période économique difficile, était-il intelligent de détruire cette place pour en faire une toute plate ? Les arbres de la Comédie ont coûté extrêmement cher, pas moins de 2 millions d’euros pour 8 arbres, encore une fois, il n’y a aucune logique.

InfOccitanie : Pour vous, l’insécurité n’est pas liée uniquement à M.Delafosse, mais remonte à 2012, pouvez-vous développer ?

Thierry Tsagalos : C’est simple, depuis que la Gauche est au pouvoir à Montpellier, l’insécurité est croissante. Sous M.Delafosse, elle est montée en puissance avec des agressions antisémites, des tueries sur fond de règlements de compte. Je ne vois pas le maire se déplacer à la Mosson lorsqu’un gamin meurt. En termes de dépenses publiques, le budget sécurité de la Ville est l’un des plus faibles de France, en dépenses par habitant…

InfOccitanie : Les municipales approchent, allez-vous demander l’investiture du RN en vue de former une liste et de porter votre candidature à Montpellier ?

Thierry Tsagalos : Oui j’ai demandé l’investiture RN-UDR (Union des droites pour la République, parti d’Éric Ciotti allié RN, ndlr). J’ai le soutien de Julien Gabarron, référent départemental RN, de Charles Alloncle, député UDR dont je suis par ailleurs le suppléant. J’espère pouvoir conduire une liste. Nous n’avons jamais eu autant de chance à Montpellier, avec une liste sans étiquette, soutenue par le RN, l’UDR, rassemblant tout ceux qui veulent redonner à Montpellier sa grandeur. Aux Européennes, nous avons fait 16% dans une élection proportionnelle, entre temps le RN a eu le soutien d’Eric Ciotti, et Marion Maréchal (Identités libertés, ndlr) a soutenu Jordan Bardella aux législatives. J’ai déjà 51 personnes qui m’ont rejoint, dont beaucoup de commerçants, des avocats, des acteurs associatifs, syndicaux, des militants de Debout la France (parti de Nicolas Dupont-Aignan, ndlr) des anciens Frêchistes… Je veux rendre hommage à une Gauche respectable, pas celle qui a renié la laïcité, alliée à LFI.

InfOccitanie : Vous reprochez à M.Delafosse une ambiguïté avec LFI, il a pourtant soutenu publiquement ses positions anti-Insoumis…

Thierry Tsagalos : Il n’y a qu’à en juger son vice-président aux déchets, l’Insoumis René Revol, par ailleurs porteur du programme désastreux d’un incinérateur en plastique qui va augmenter les maladies pulmonaires à Montpellier. M.Delafosse a pris position en faveur du député LFI Sylvain Carrière et a soutenu l’Insoumise Nadia Belaouni sur le 9e circonscription lors des législatives. Sur les 20 bureaux de vote à Montpellier, le RN-UDR a fait un score de près de 30% lors des législatives, nous pouvons ‘dégauchiser’ Montpellier. La Gauche n’est plus républicaine, souvenez-vous, Georges Frêche avait quitté le PS, affirmant qu’il fallait le saborder…

InfOccitanie : Une autre candidate est désireuse de rassembler la droite et le centre, Isabelle Perrein. Une menace pour vous ?

Thierry Tsagalos : Elle est sympathique, mais elle a rejoint pour moi le pôle macroniste en affirmant dernièrement sur les réseaux sociaux être soutenue par l’UDI. Je la vois comme une concurrente assimilée à Renaissance, et non comme une concurrente du parti national, à savoir le RN-UDR. Isabelle Perrein risque au contraire de diviser les voix, avec deux candidats du pôle central, si Patricia Mirallès (Ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants et élue d’opposition Groupe Alliance progressiste et républicaine, ndlr) se lance dans les municipales. Nous ne la craignons pas du tout.

InfOccitanie : Les guerres de tranchées entre Ecologistes à Montpellier, une aubaine pour le RN ?

Thierry Tsagalos : Vous savez, depuis trente ans, ils ont l’habitue d’être divisés au départ et ensuite de se rejoindre systématiquement au second tour. François Vasquez  (ancien vice-président de la Métropole aux déchets, élu d’opposition à la Métropole, non encarté écologiste) à l’air, quant à lui, d’être authentique, de défendre quelque chose, notamment le rejet de l’incinérateur. Nous proposerons par ailleurs, une solution sans incinérateur, permettant de fermer les deux de Lunel-Viel.

InfOccitanie : Justement, quelles sont les mesures totémiques que votre liste défendra en cas de candidature ?

Thierry Tsagalos : Il s’agira de rouvrir le tunnel de la Comédie permettant aux commerçants et aux visiteurs de revenir. Le maire oppose les cyclistes aux automobilistes, oubliant que 5 millions de personnes en France sont atteintes d’affection longue durée et ne peuvent se passer de leur voiture, et que les séniors se sentent plus en sécurité avec leur véhicule. Nous prévoyons de tripler les effectifs de la police municipale, afin de les passer de 220 à plus de 650.

InfOccitanie : Comment les financez-vous, vous pointiez justement une dette monstre ?

Thierry Tsagalos : Via un grand volet de reconversion des salariés de la Métropole, avec un plan de formation et d’évolution de carrière afin de les orienter vers la police. De nombreux fonctionnaires de la mairie sont en dépression, pas respectés, il faut améliorer l’ambiance de travail. Ce ne seront pas des embauches sèches, donc c’est mécaniquement moins coûteux. Enfin, nous prévoyons de diviser par deux la dette sur six ans, pour la faire passer de 12 000 à 6 000 euros par habitant. Je rappelle que notre endettement est à taux variable, donc dangereux en cas de conflit mondial ou de mauvaise gestion… Une conférence de presse détaillera à l’occasion toutes nos propositions exactes pour y parvenir, nous y avons longuement réfléchi…

Linda Mansouri/InfOccitanie.