Suite à la publication dans nos colonnes des propos du directeur opérationnel de Vinci Autoroutes – ASF, en date du 15 octobre 2025 (lire ici), Sabine Partel, présidente de l’association « Les Riverains du COM », opposée au projet de Contournement Ouest de Montpellier, a tenu à communiquer un droit de réponse. Ce dernier est à retrouver ci dessous :
« Dans votre article signé par Mme Linda Mansouri, donnant la parole à Mme Salvador Nunez, ont été publié plusieurs affirmations inexactes et graves contre-vérités concernant la mobilisation citoyenne contre le Contournement Ouest de Montpellier (COM). Je reprend l’interview point par point :
Les 65 % d’avis favorables concernant l’enquête publique environnementale : Le chiffre ne reflète pas une adhésion réelle de la population, mais le résultat d’une campagne de communication orchestrée. Vinci a activement sollicité les milieux économiques, diffusé des publicités dans la presse locale, distribution de tracts incitant à participer et a même créé une page Facebook de promotion du projet « Pour le contournement ouest » avant même le début de l’enquête.
Sur le choix de l’enquête publique en août. Certes, la tenue d’une enquête en août est légale ; mais l’État lui-même recommande d’éviter la période estivale afin de maximiser la participation citoyenne.Nombre de familles étant en vacances, il est illusoire d’imaginer qu’elles répondent à une enquête environnementale depuis leurs tablettes. Ce choix a donc limité la participation, au détriment du débat public.
Sur les chiffres de trafic à Montpellier. Les données communiquées par Vinci sur le trafic de l’avenue de la Liberté sont invérifiables et non comparables : absence d’indication sur l’origine des comptages, les points de mesure, l’année, les heures de pointe ou l’évolution sur 5 à 10 ans.Ces “ordres de grandeur” ne permettent aucune analyse sérieuse des impacts réels.Prétendre que le trafic se reporterait massivement sur le centre de Montpellier est sans fondement.
Sur le trafic induit. Les travaux récents (Quinet 2025 ; analyses The Shifters 2023-2024) montrent que toute augmentation de capacité routière génère un trafic additionnel, avec conséquences climatiques significatives. Le Haut Conseil pour le Climat lui-même souligne que les prévisions officielles sous-estiment systématiquement la fréquentation en ignorant ce phénomène.
Sur la nature de l’opposition au projet. L’article laisse entendre que les opposants agiraient par intérêt personnel ou partisan. C’est faux et diffamatoire. Notre association, strictement apolitique, ne réunit pas seulement des propriétaires impactés, mais des citoyens, des entreprises locales, des riverains et habitants non concernés par les expropriations, unis par la volonté de protéger la santé publique, la qualité de l’air et les terres agricoles.
Il est paradoxal d’accuser des citoyens de défendre des intérêts privés, alors que le maître d’ouvrage est une société concessionnaire dont la logique repose sur le profit, les marchés de travaux et l’amortissement autoroutier. Nos avocats défendent nos droits individuels ; notre collectif, lui, défend l’intérêt général des habitants de Saint-Jean-de-Védas et du bassin de vie. Ce n’est pas une “peur instrumentalisée”, mais un constat économique bien documenté : plus on augmente la capacité routière, plus on favorise les déplacements mais un constat économique : plus on augmente la capacité routière, plus on favorise les déplacements motorisés. Nous revendiquons le droit de débattre démocratiquement d’une décision publique majeure, et de proposer des alternatives plus sobres et soutenables. Exercer ce droit n’est pas “s’opposer à l’intérêt général”, c’est au contraire en défendre le sens même ».