La gestion des déchets dans la Métropole de Montpellier est au coeur des enjeux stratégiques, eu égard à sa dimension écologique, d’une part, mais également dans la perspective des municipales de 2026 opposant des visions politiques aux antipodes.
Une délégation du mouvement politique qui compte peser de son poids en 2026, Cause commune, s’est rendu sur le front. Mené par Alenka Doulain, conseillère municipale d’opposition à Montpellier, le groupe de militants a exploré ce mercredi matin le site Ametyst, en présence de son directeur Bruno Philippe. L’occasion d’un échange sur le fonctionnement de l’installation et sur les défis majeurs auxquels la Métropole est confrontée. Depuis sa création, Ametyst transforme une partie des ordures ménagères résiduelles en méthane et en compost.
Urbaser prend la relève de Suez
Le compost est valorisé en agriculture et le biogaz par la production d’électricité. Après 17 ans de gestion par Suez RV Énergie, la Métropole de Montpellier a confié la délégation de service public à Urbaser Environnement, pour une durée de 15 ans et un marché dépassant les 500M€ (conseil Métropole de juillet 2025). Il ne s’agit pas de « choisir une nouvelle DSP mais de reconfigurer Amétyst » pour une meilleure performance, insistait alors René Revol, vice président en charge des déchets. Sujet brûlant, Urbaser aura également à charge la construction de la chaudière CSR, qualifiée d’incinérateur à plastique et de bombe sanitaire par certains élus écologistes.
« Un taux de collecte des biodéchets extrêmement faible »
« Nous avons constaté une réalité préoccupante : la Métropole de Montpellier affiche aujourd’hui un taux de collecte des biodéchets extrêmement faible, très en dessous des attentes nationales, pointe Alenka Doulain. Cette carence met directement en danger l’avenir du site, car l’application de la loi AGEC (anti-gaspillage, ndlr) va interdire l’arrivée de certains types de déchets et pourrait diviser la production de compost par 15 dans les années à venir ».
Les militants de Cause commune dressent un sombre tableau : « À ce rythme, Ametyst ne pourra plus remplir pleinement sa mission. L’un des freins identifiés est clair : la collecte sélective des biodéchets reste insuffisamment déployée, alors même que toutes les collectivités de France ont l’obligation légale, depuis le 1er janvier 2024, de proposer une solution de tri à la source ». Lors de la visite, les mêmes ont rappelé la solution du « fret ferroviaire entre Sète et AMETYST », lequel « coûterait aujourd’hui le même prix que le transport routier, démontrant que l’abandon de cette option relève de choix politiques plus que techniques ».
Mutualiser les unités de valorisation énergétique de Sète, Lunel-Viel et Montpellier
Cause commune a réaffirmé sa volonté de mutualiser les unités de valorisation énergétique de Sète, Lunel-Viel et Montpellier, afin « d’optimiser les moyens publics, de réduire les coûts et d’éviter des investissements redondants et dispendieux ». Alenka Doulain tient à clarifier : « Contrairement à certaines affirmations, les premiers calculs montrent qu’aucun ‘surplus de plastique’ ne nécessiterait d’exportation supplémentaire ». Pour Alenka Doulain et Cause Commune, le constat est clair : « la Métropole doit accélérer massivement le tri et la collecte des biodéchets, sortir des logiques de communication pour entrer dans celles de la planification écologique ».