Pouvez-vous tout d’abord revenir sur la création et la composition de votre liste ?
Nous sommes un groupe citoyen qui a commencé à se structurer après les législatives, suite à la dissolution. Nous avons participé, dans une certaine mesure, à l’élection du député sur notre première circonscription. Ensuite, nous avons réfléchi et travaillé activement pour créer une co-construction avec d’autres candidats potentiels. Mais cette dynamique s’est arrêtée lorsque certains ont présenté leur propre candidature. Il ne restait alors qu’une solution pour exister : se présenter devant les électeurs, au moins au premier tour, un peu comme une primaire.
Actuellement notre liste est complète, nous sommes 35 ou 36. Mais elle reste ouverte.
Où vous situez-vous sur le spectre politique ?
Notre liste est clairement ancrée à gauche. Nous tentons toutefois une ligne au-delà de la gauche traditionnelle, en cherchant une véritable co-construction qui s’élargit jusqu’au centre gauche.
Un sujet majeur qui fait couler beaucoup d’encre dans la Métropole est celui du Contournement Ouest de Montpellier (COM). Quel est votre positionnement ?
Nous sommes opposés au COM autoroutier. Nous pensons que ce projet vise avant tout à relier les autoroutes A750 et A709 et qu’il attirera, par conséquent, davantage de trafic national et international. De notre côté, nous souhaitons résoudre les problèmes de circulation et les embouteillages aux heures pendulaires, le matin et le soir, par un aménagement en boulevard urbain à deux fois deux voies, doté de pistes cyclables et d’intermodalités au droit des lignes 2 et 5 de tramway. C’est cette alternative que nous défendrons.
Avez-vous d’autres propositions en faveur de l’écologie et de l’environnement ?
Nous portons deux autres mesures phares. La première concerne notre opposition au projet d’incinérateur de plastiques dans le quartier des Grisettes. Nous voulons traiter la question des déchets à l’échelle d’un bassin de vie d’un million d’habitants, en travaillant avec Lunel et Sète, deux villes déjà équipées d’incinérateurs. Un troisième équipement n’est pas nécessaire. Il faut plutôt bâtir une véritable politique de tri et de réduction des déchets.
La seconde mesure porte sur la création d’une ceinture verte à l’échelle de la métropole, mais aussi de Saint-Jean-de-Védas, projet que nous avons défendu avec des associations environnementales. Cette ceinture verte est aujourd’hui menacée par des projets comme l’extension de la Lauze Est, que nous jugeons inutile.
Et sur la question de l’aménagement urbain ?
Saint-Jean-de-Védas se rapproche des 15 000 habitants. Il est donc temps de dire stop à l’urbanisation intensive. Il faut préserver notre patrimoine naturel, nos espaces agricoles et verts. L’urbanisation doit se faire de manière plus modérée, notamment par la densification de certains secteurs comme le vieux village ou les lotissements construits entre les années 1970 et 2000. La zone de Roquefraisse ne doit pas être étendue à ce stade.
Nous portons également le projet de construction d’un nouveau gymnase polyvalent, utilisable par les écoles sur le temps scolaire et par les associations en dehors. Nous souhaitons y adosser un tiers-lieu culturel, implanté à Roquefraisse, afin de faire vivre ce nouveau quartier.
Vous l’avez dit, Saint-Jean-de-Védas approche les 15 000 habitants. La question du logement se pose donc. Quelles sont vos mesures ?
La commune n’atteint toujours pas le quota de logements sociaux imposé par la loi SRU, fixé à 25 %. Notre objectif est clairement d’aller vers ce seuil. Mais nous voulons surtout travailler sur la mixité sociale, non seulement à l’échelle de la ville, mais aussi à celle de l’immeuble. Cela permettrait par ailleurs à la commune de cesser de payer les pénalités liées au non-respect de la loi SRU.
Sur le plan sécuritaire, quelles sont vos propositions ?
Nous préférons parler de tranquillité publique. La commune bénéficie à la fois d’une gendarmerie et d’une police municipale. Nous souhaitons élargir les plages d’intervention de cette dernière, notamment par le développement de l’îlotage, afin d’assurer une présence le soir et le week-end.
La ligne 5 de tramway arrive dans quelques jours. Quel vision avez-vous sur la question des mobilités sur la commune ?
Saint-Jean-de-Védas a l’avantage de disposer de deux lignes de tramway, mais aussi l’inconvénient d’accueillir leurs terminus. Cela génère un afflux de véhicules, alors que les parkings actuels ne sont ni multimodaux ni modernes. Nous sommes favorables à la création de parkings multimodaux facilitant l’usage des transports en commun. Nous soutenons également la prolongation de la ligne 2 jusqu’à Fabrègues et la prolongation de la ligne 5 jusqu’au lycée de Cournonterral.
Nous estimons par ailleurs que le COM entraînera un afflux de véhicules en ville. Nous souhaitons donc dissuader le transit à travers la commune, en rendant la circulation plus contraignante grâce à des rétrécissements de voies ou des sens uniques. Cela permettra de dégager de l’espace pour des trottoirs accessibles aux personnes à mobilité réduite et de véritables pistes cyclables.
Les communes restent responsables des écoles maternelles et élémentaires. Que proposez-vous pour l’éducation ?
Les écoles de Saint-Jean-de-Védas rencontrent de sérieux problèmes : passoires thermiques l’hiver, véritables fournaises l’été. La commune doit impérativement offrir des conditions d’accueil dignes du XXIᵉ siècle. À court terme, nous pourrions être amenés à installer des systèmes de chauffage ou de climatisation dans certaines salles, tout en menant sur le long terme un travail de rénovation et d’isolation des bâtiments.
Des actions prévues pour la santé ?
Saint-Jean-de-Védas souffre d’un manque de médecins généralistes, sans pour autant être un désert médical. Nous souhaitons travailler avec les professionnels de santé pour créer une maison médicale pluridisciplinaire, afin de favoriser leur installation.
Quel est votre regard sur le bilan du maire actuel, François Rio ?
Nous estimons que le bilan n’est pas satisfaisant. Il manque une vision à long terme, au profit d’une gestion au jour le jour, et la commune a perdu en influence au sein de la Métropole. Nous voulons retrouver cette place, notamment à travers une vice-présidence. Nous souhaitons également réintroduire une véritable politique participative et du débat citoyen dans les quartiers, les associations et le conseil municipal. Aujourd’hui, la gouvernance nous semble trop autoritaire.
Comment comptez-vous mettre en place cette politique participative ?
Chaque maire adjoint sera responsable d’une thématique, mais aussi d’un quartier, accompagné d’un conseiller délégué et de conseillers municipaux. Ces équipes seront chargées d’animer le dialogue avec les habitants et les associations locales.
Vous avez également insisté sur le fait que Saint-Jean-de-Védas doit prendre une place plus importante dans la Métropole. Comment comptez-vous donner du poids à la commune à cette échelle ?
Cela passera par le travail avec les élus de la Métropole. Quel que soit le futur président, nous collaborerons avec lui tout en conservant une autonomie védasienne. Grâce à la taille de la commune, à sa démographie et à notre engagement, nous retrouverons progressivement notre place.
Plusieurs listes de gauche ont émergé. Des alliances sont-elles envisagées ?
Nous identifions deux risques : la liste des droites populaires, que nous combattons, et la réélection de M. Rio. Nous travaillons à l’union des gauches avec la liste de M. Florian Depret et de Mme Emmanuelle Mysona. Soit nous parvenons à une co-construction dès le premier tour, soit nous irons en primaire, avec des alliances définies en amont pour le second tour.
Vos prochains rendez-vous ?
Notre deuxième réunion publique aura lieu le jeudi 22 janvier, à partir de 19 heures, à la salle des Granges.