Suspension de la réforme des retraites : entre « victoire sociale » et « arnaque »

jeudi 13 novembre • 12:28
L'Assemblée Nationale a largement adopté la suspension de la réforme des retraites, ce mercredi 12 novembre. Un vote qui divise les députés.

La réforme des retraites est une nouvelle fois au coeur des débats. Les députés de l’Assemblée Nationale ont voté ce mercredi 12 novembre la suspension de cette dernière à 255 voix pour et 146 contre. La réforme est donc suspendue jusqu’en 2028. Les générations nées entre 1964 et 1968 vont voir leur départ à la retraite avancer de quelques mois.

Un vote qui divise

Ce vote a été l’une des exigences du Parti socialiste, menaçant de censurer le gouvernement en cas de non-suspension. Un vote au goût de victoire pour les Socialistes. « La réforme des retraites est suspendue, grâce à la mobilisation sociale et à l’action des socialistes. Des millions de nos concitoyens partiront plus tôt à la retraite. C’est pour eux que nous avons tenu bon, malgré les vents contraires. Cette victoire populaire appelle un grand débat pour 2027 », s’est réjouie Carole Delga (PS), présidente de la région Occitanie. Toutefois, cette suspension n’est pas au goût de tout l’échiquier politique, notamment de LFI, dont certains députés y voient « une arnaque », comme Nathalie Oziol, députée de la 2e circonscription de l’Hérault, qui déplore « négocier des miettes de la macronie. »

Du côté du Rassemblement national, les députés ont voté favorablement à la suspension de la réforme des retraites. « Nous, nous sommes cohérents : nous allons voter pour suspendre, en attendant son abrogation », a déclaré Marine Le Pen quelques minutes avant le vote décisif.

Le groupe des Écologistes s’est également exprimé pour la suspension de la réforme, en émettant quelques réserves et qualifie ce vote de « concession arrachée par la gauche au gouvernement pour sa survie. » Le député écologiste de la 1re circonscription de l’Hérault, Jean-Louis Roumégas, a affirmé que « la réforme des retraites n’est ni abrogée, ni suspendue » et que le « combat pour son abrogation COMPLÈTE continue. »

Antoine Fagant/InfOccitanie.