Un pas de plus vers les municipales. Ceux qui l’entourent ce jeudi ne sont pas annoncés comme les membres de sa liste, celle-ci sera communiquée en février prochain, mais plutôt de précieux témoignages issus du terrain. Au restaurant Le Melice, bassin Jacques Coeur, le candidat Serge Martin (Social démocratie et écologie), présentait à la presse trois participants à sa campagne. Des témoignages venant illustrer un ras-le-bol massif, lié aux « incohérences » des politiques publiques de l’exécutif montpelliérain.
« Le mandat que l’on vient de vivre est un échec »
Celui qui succéda à Mohed Altrad au Conseil municipal de Montpellier en 2014, également sur la liste de l’homme d’affaires aux municipales de 2020, anciennement au PS, plante le décor. « Le mandat que l’on vient de vivre est un échec. On ne peut plus financer le modèle de développement économique de Montpellier par la croissance démographique », alarme l’élu d’opposition, appelant à une politique de rupture. Les deux plus « gros échecs » de cette mandature ? « La mobilité et la sécurité, alors que l’équipe actuelle s’en gargarise. Cela pourrait prêter à sourire si ce n’était pas aussi grave », lance celui ayant signé la campagne « Mika m’a tué » étrillant la « vacance commerciale » en centre-ville (notre article).
« Un terme populiste. Rien n’est gratuit »
La gratuité des transports ? « Un terme populiste. Rien n’est gratuit, c’est un transfert de charges de l’usager vers le contribuable, rétorque le candidat. La réalité, c’est que les usagers sont en conflit, entre voitures, transports en commun, piétons, deux-roues, etc. » Parlons transports, justement. Mathieu est kinésithérapeute depuis treize ans à Port Marianne. Le matin, le praticien est à domicile, l’après-midi à son cabinet. « Je mets parfois plus de temps en voiture qu’en consultation ! », regrette le papa de trois enfants. En cause selon lui : des travaux successifs, une signalisation trébuchante, des incohérences dans le plan de circulation et un manque de pertinence dans la correspondance des transports en commun. « Quand je dois aller récupérer mes enfants à l’école vers la Chamberte, je dois sortir une heure avant pour être sûr d’y être à temps. Le rond-point de Prés d’Arènes, un calvaire », souffle-t-il.
« On a des millions pour des arbres et des places, mais pas pour sécuriser Albert Dubout »
S’il est élu à la Maison bleue, Serge Martin dit s’engager à rouvrir dans un seul sens l’avenue Albert Dubout au coeur de la fronde du collectif des 4 boulevards. « On est capable de dépenser des millions pour des arbres et des places, mais pas pour sécuriser Albert Dubout et le collège… », tance le candidat démocrate. Autre ligne programmatique : travailler avec les collectivités autour de la Métropole pour construire « des parkings à haut niveau de service ». Hors de question de déclencher une guerre aux conducteurs. « Seulement 30% des déplacements peuvent se faire en transport en commun, la voiture est nécessaire. L’idée est de réduire la voiture, tout en proposant des alternatives, ne pas mettre la charrue avant les boeufs ! », martèle Serge Martin qui remet au goût du jour de « vrais bus-tram, on en a des faux à Montpellier ». Le même de lancer une missive à M.Delafosse : « Au passage, on va inaugurer une ligne de tram 5, sans la moitié des rames nécessaires.. »
« Plus de transparence dans l’attribution des logements sociaux »
Au chapitre logements, Laureline prend la parole. 39 ans, mère de deux enfants, évoluant avec un salaire modeste d’aide à domicile, elle dit s’être tournée vers le réseau de logements sociaux avec « beaucoup d’espoir ». Un tas de démarches administratives lui tombe dessus, « je me suis découragée ». La demande est tout de même formulée. Dix ans après, aucun retour. « Ils m’ont dit qu’il fallait attendre cinq ans », se remémore celle qui finit par rester dans le privé. Laureline tire la sonnette d’alarme : « se loger à Montpellier est très compliqué pour les foyers modestes, les mères seules. Il faut de la clarté vis-à-vis des demandeurs, c’est oui ou c’est non ». Serge Martin abonde : « On a également besoin de plus de transparence dans l’attribution de logements sociaux, il y a une opacité globale. A Montpellier, on ne pourra plus construire de logements pour absorber les besoins. Il faut un vrai plan de rénovation des logements à Montpellier, et de construction de logements à l’extérieur de la Métropole. Les moyens, on les a ! ».
« Je commence à additionner tout ce qui a été versé à Halle Tropisme »
Les moyens, c’est également à destination du vivre ensemble que le candidat entend les dispatcher plus judicieusement. Et quoi de mieux que la culture pour souder la cohésion. « Montpellier s’est construite par ses populations diverses, c’est notre richesse culturelle exceptionnelle », reconnait Serge Martin, avant de donner aussitôt la parole à Pascal Brémond. Né à Montpellier, ce dernier a travaillé sur la Côte d’Azur, s’est illustré dans l’événementiel, l’audiovisuel, la production musicale… Revenu il y a quinze ans à Montpellier, Pascal Brémond a notamment participé aux biennales Euro-Africa. « Montpellier doit s’ouvrir à un tourisme culturel « , insiste celui qui a également participé à la campagne de Mohed Altrad en 2020. Pascal Brémond de fustiger la « main mise sur la culture par un organisme privé », avant de citer Halle Tropisme, coordinateur du volet culturel de la Biennale. « Je commence à additionner tout ce qui a été versé depuis le début de mandat à Halle Tropisme. Là, c’est industriel », fustige Serge Martin qui entend renforcer les appels à projets ouverts à toutes les associations.
Isabelle Perrein, « la candidate du socle commun »
Pour la suite, Serge Martin ouvre ses bras aux bonnes âmes sociales écologistes et démocratiques pour un programme de « rupture », tout en soulignant n’avoir aucun contact avec des listes de droite. Au sujet de Mohed Altrad, récemment en pôle position dans un sondage IFOP, il pointe : « s’il avait été de droite, il n’aurait pas fusionné avec Clothilde Ollier et Alenka Doulain en 2020… », ajoutant : « le point commun entre Frêche et Altrad, c’est qu’on ne leur fera pas dire ni faire ce qu’ils ne veulent pas ! ». Quant à la candidate Isabelle Perrein : « Aucune convergence avec elle, qui méconnait totalement ce qui fait un réseau de transports efficace ». Sur le volet sécurité, Serge Martin se défend d’une quelconque similitude avec le programme de la candidate, soutenue par le Modem, « elle évoque une tolérance zéro. On ne fait pas de sécurité de la sorte, il faut le mettre en lien avec la prévention, la médiation, la prise en charge de la jeunesse. Je compte évidemment augmenter les effectifs de police, les multiplier par deux, voire trois, et surtout le matériel dont il dispose ». Le même de conclure : « Et puis dire que Perrein est sans étiquette… c’est pour moi la candidate du socle commun ! ».


