Nîmes : un ancien torero à la rencontre des lycéens, l’Alliance Anticorrida monte au créneau

mercredi 15 octobre • 12:22
L'Alliance Anticorrida a annoncé saisir le rectorat, les directeurs académiques des services de l'Education nationale (DASEN), ainsi que le ministère, après qu'un ancien torero est intervenu dans un lycée de Nîmes.

Estoque, costume, muleta… C’est avec l’ensemble de son attirail qu’un ancien torero est intervenu auprès des élèves du lycée d’Alzon, à Nîmes, le 13 octobre dernier. Une intervention avec présence obligatoire des élèves, devenue facultative après l’intervention de l’Alliance Anticorrida. « Le lycée catholique sous contrat Emmanuel d’Alzon, de Nîmes, conditionne les élèves à la corrida », a écrit Claire Starozinski dans un courrier adressé au DASEN du Gard, au rectorat et au ministère de l’Éducation nationale.

« Il ne s’agit en aucune façon d’inciter les élèves à aimer la tauromachie »

Yvan Lachaud, directeur général du lycée Emmanuel d’Alzon, s’est défendu de toute volonté d’inciter les élèves à aimer la tauromachie. « Il ne s’agit en aucune façon d’inciter les élèves à aimer la tauromachie », a-t-il déclaré à nos confrères d’Ici Gard-Lozère. La direction de l’établissement affirme également que l’ancien torero est simplement venu témoigner de sa passion et que cette rencontre n’avait pas pour but « d’attirer les lycéens vers la corrida ».

« Montrer comment tuer l’animal »

Des arguments qui ne convainquent pas Claire Starozinski, qui souligne dans son courrier « l’intervention du torero, muni de son épée et des cornes de taureau, pour montrer comment tuer l’animal ». « Il ne me semble pas que cette intervention puisse être assimilée à une “action éducative” ou à un “enseignement de culture humaniste”, comme le prévoient les textes », ajoute la présidente de l’Alliance Anticorrida.

Une question abordée en 2008

Déjà en 2008, lors d’un entretien avec Claire Starozinski, David Teillet, chef de cabinet de l’ancien ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos, avait déclaré qu’« il n’est pas dans le rôle de l’Éducation nationale d’assurer la promotion d’un spectacle dans les établissements scolaires, et encore moins quand il s’agit de la corrida ». La présidente de l’association conclut son courrier : « C’est pourquoi je vous serais infiniment reconnaissante de bien vouloir rappeler à ce chef d’établissement les préceptes qui régissent l’Éducation nationale et de m’en donner acte ».

Antoine Fagant/InfOccitanie.