Dans la nuit du 31 mars dernier, les forces de l’ordre sont appelées en urgence à Montpellier. Une femme, en état de choc, erre dans la rue avec de profondes plaies à la main. À ses côtés, sa fille de 15 ans, elle aussi blessée, présente une entaille au doigt. Les policiers découvrent rapidement une scène glaçante. À l’intérieur du domicile, des traces de sang maculent les portes. Le témoignage de l’adolescente est sans équivoque. « Mon papa a voulu tuer ma maman », lâche-t-elle aux enquêteurs, encore bouleversée.
Que s’est-il passé cette nuit ? En instance de divorce, le père ne supporterait pas la situation. Parti boire dans la soirée, il serait revenu alors que sa femme et sa fille dormaient. Il les aurait réveillées sous prétexte d’une fuite d’eau. Il aurait conduit la mère dans la salle de bains. Quelques instants plus tard, la fille aurait entendu des cris de douleurs. Sa mère au sol, son père tenterait de l’étrangler et de lui trancher la gorge. Elle se serait interposée avec courage, et aurait réussi à lui arracher le couteau des mains. Cependant, elle se serait blessée au passage.
« Maman était à terre. Papa l’étranglait et essayait lui trancher la gorge », confie-t-elle aux enquêteurs.
Telle est l’affaire qu’a dû juger le tribunal correctionnel de Montpellier ce mercredi 14 mai. Dans le box des accusés, cet homme dont le casier judiciaire est néant semble confus. Il affirme avoir pris des médicaments le soir des faits et ne plus se souvenir précisément du déroulé de la soirée. Le couteau de cuisine ? « C’était juste pour lui faire peur », affirme-t-il. Il mentionne une dispute qu’il aurait eu avec sa femme à propos de leur fils et de son projet de création d’un commerce. « Je n’ai jamais été violent avec personne », balbutie-t-il. Il nie toute forme d’étranglement. Pourtant, les constatations médicales attestent cet acte, rétorque l’avocat de Madame.
Tandis que le prévenu affirme que la situation va s’arranger avec sa fille, cette dernière ne semble pas être du même avis. « Elle a un traumatisme très important. C’est une jeune fille qui croit que son père a voulu tuer sa mère. Elle ne veut plus être en contact avec son père », affirme son avocate. Madame, quant à elle, souhaite « l’apaisement de la famille », confie son avocat. Le Procureur de la République, Monsieur Fabrice Belargent, estime qu’il s’agit de violences préméditées. Il requiert 4 ans d’emprisonnement ferme donc 1 an assorti du sursis probatoire.
Après délibération, le tribunal le déclare coupable des faits. Il est condamné à 3 ans d’emprisonnement, dont 18 mois avec sursis probatoire. Le tribunal prononce une obligation de soins, une obligation d’indemniser les parties civiles, une interdiction de contact avec sa femme et sa fille, une interdiction de se rendre au domicile ainsi que le retrait de l’exercice de l’autorité parentale.