Hérault : ivre, il accuse à tort les gendarmes d’agression sexuelle après son interpellation

vendredi 30 mai • 16:48
Les forces de l’ordre, intervenant en raison d’un individu ivre, vont être mises en cause dans une autre procédure.

Dans la nuit du 2 au 3 décembre dernier, les forces de l’ordre interviennent au McDonald’s, à Mèze. En effet, elles sont alertées par le comportement dérangeant d’un individu visiblement alcoolisé. Sur place, les policiers interpellent l’homme, au volant de son véhicule en état d’ébriété. En colère et toujours sous l’emprise de l’alcool, il est incapable de souffler dans l’éthylotest. Il est conduit à la gendarmerie puis est relâché par la suite.

Mais l’affaire prend un tournant inattendu. Le lendemain, l’homme passe un appel téléphonique au cours duquel il hurle : « Mon cul, mon cul. J’ai mal au cul », accusant les gendarmes d’agression sexuelle. Le parquet saisit immédiatement la Section de Recherches, qui ouvre une enquête. Les gendarmes mis en cause sont entendus. Quelques jours plus tard, le jeune homme finit par avouer avoir tout inventé. Les faits d’agression sexuelle sont totalement fictifs. Il est alors poursuivi pour dénonciation mensongère, conduite en état alcoolique et appels téléphoniques malveillants.

Fausse accusation d’agression sexuelle contre des gendarmes

Telle est l’affaire qu’a dû juger le tribunal correctionnel de Montpellier le 27 mai dernier. Le prévenu affirme ne plus se souvenir de la soirée. À la barre, il exprime ses regrets et présente ses excuses. Les gendarmes, présents à l’audience, font part de leur désarroi face à ces accusations injustifiées. « D’entendre les gendarmes à la barre vous fait peut-être prendre conscience de la gravité de vos accusations », souligne la présidente du tribunal.

L’avocat de la défense plaide la relaxe. Il pointe l’absence d’intention de la part de son client, évoquant un « délire d’alcoolique ». Également, il reproche le fait que les gendarmes aient laissé Monsieur partir alors qu’il était encore ivre. La Procureure de la République, quant à elle, rappelle qu’une dénonciation mensongère à l’autorité judiciaire constitue une atteinte directe au respect dû à la justice. Elle propose la peine de 18 mois d’emprisonnement assortis du sursis simple. Le tribunal rendra sa décision le 26 juin prochain.

Camille Casanova/InfOccitanie.