Aveyron : le procès d’un clan autoproclamé justicier, traqueur de pédophiles

vendredi 20 juin • 18:12
Ils se proclamaient justiciers, ils sont aujourd’hui jugés. En Aveyron, un clan souhaitant traquer des pédophiles doit répondre de ses méthodes violentes.

En 2020, d’après La Dépêche relatant le procès, un habitant de Bozouls a formé un groupe clandestin traquant les pédophiles. Sous couvert de lutter contre la pédophilie, ce clan est nommé « La famille ». Il met en place un système de traque reposant sur des leurres sur Internet, des enlèvements, des vidéos d’aveux forcés et des extorsions.

Humiliations filmées et extorsions sous la menace

Les membres, munis de de pseudonymes tels que « la baronne » ou encore « la veuve noire », auraient piégé deux hommes en 2020 rencontrés sur le site « Coco ». Le premier homme communique avec une jeune femme du clan, affirmant qu’elle vient d’avoir 18 ans. Ce dernier accepte de la rencontrer … sans se douter de ce qui l’attendait en arrivant. Les membres du clan cagoulés et armés de pistolets factices. Après avoir été insulté puis obligé de dire « je suis pédophile » devant la caméra, ce dernier donne 4 500 euros au clan afin de pouvoir repartir.

La même jeune femme du clan aurait rencontré un deuxième homme. Cependant, leur rendez-vous est écourté. Sur le chemin du retour, l’homme est suivi par un véhicule avec un gyrophare. Une fois à l’arrêt, il se fait braquer par le clan et doit tourner la même vidéo que le premier homme. Par la suite, il se rend à la gendarmerie. L’enquête démarre donc. Le clan, rapidement retrouvé, est donc mis en cause pour avoir humilié, dépouillé et filmé sous la menace ces deux hommes.

Un clan justicier autoproclamé devant la justice

Le procès du groupe s’est tenu cette semaine du 16 juin 2025 à Rodez. Les prévenus, dont plusieurs ont effectué des mois de détention provisoire, ont exprimé des regrets. L’un des membres a reconnu que « personne ne mérite de vivre cela ». Les victimes, elles, restent marquées par ces actes qui ont semé la peur et le traumatisme. La décision sera rendue le 2 juillet.

Camille Casanova/InfOccitanie.