Les célébrations de la Toussaint approchent à grands pas et avec elles le retour d’une fleur incontournable qui vient orner les cimetières en cette période : le chrysanthème. Une tradition qui, pour de nombreux fleuristes, se fait de plus en plus rare.
« On n’en propose que sur commande, on ne peut plus rivaliser face aux grandes surfaces », lance d’amblée Valérie Dufour, fleuriste à l’enseigne Les Fleurs du Boutonnet, à Montpellier. Comme Valérie, de nombreux fleuristes ont diminué voire cessé de vendre des chrysanthèmes dans leur boutique, avec l’essor des ventes de ces fleurs aux multiples couleurs dans les enseignes de grande distribution. « Le prix joue beaucoup et les clients regardent davantage la quantité que la qualité, donc ils vont en supermarché », déplore la fleuriste.
Une fleur boudée ?
« Ce n’est pas une fleur qui plaît beaucoup, elle est très connotée », livre Léa, fleuriste dans une jardinerie urbaine à Montpellier. Grandement présentent lors de la Toussaint, les chrysanthèmes en sont devenues le symbole, dont l’action d’orner les pierres tombales avec est encrée depuis des décennies comme une tradition. Cependant, pour les fleuristes, « c’est une tradition qui va se perdre », confie Julie, responsable de l’enseigne Fleur par nature. « Il y a de moins en moins de clientèle et la nouvelle génération va peu au cimetière », constate Léa. Alors, cette baisse d’intérêt pour la Fête de la Toussaint ainsi que la domination des grandes surfaces sur ce marché se font ressentir chez les fleuristes. « D’année en année les ventes de chrysanthèmes ont diminué », affirme Valérie Dufour. « Je n’ai que quelques pots à la boutique, mais cette année j’en ai vendu seulement deux », lance Léa. Pour d’autres, ce sont principalement les modes de consommation de la clientèle qui évoluent : « les clients n’achètent plus que des chrysanthèmes à cette période, ils se dirigent souvent vers des fleurs et compositions plus jolies et moins connotées », déclare la responsable de Fleur par nature.